
Robert Curtat, Le Chemineau du lac, 2e extrait
Pour l’homme de la voie et son aide de deuxième catégorie la neige apportait des travaux éprouvants, sans cesse recommencés. Ils devaient parcourir le ballast entre deux talus, se jeter de côté au premier sifflet, attendre que le convoi s’éloigne pour se secouer de tout ce blanc et regagner le chemin incertain où ils cassaient les gros blocs glacés, écartaient les branches surchargées, pellaient pour effacer les menées qui léchaient le rail. Le pire les attendait au retour, avec le passage du viaduc, l’interminable progression, une plaque après l’autre, tâtant du bout du brodequin la partie la moins glissante de